Les douze derniers mois ont vu le succès d’une campagne des militants des droits des femmes et des droits humains contre la ségrégation entre les sexes dans les universités. Cette campagne a abouti à l’abandon de la pratique suivie par les universités du Royaume Uni : fermer les yeux sur la ségrégation entre les sexes. En outre, la Commission pour l’égalité et les droits de l’homme a considéré que la ségrégation entre les sexes constitue une discrimination et est illégale. Combinée à la contrainte du voile imposée aux femmes, la ségrégation entre les sexes constitue un cas particulièrement flagrant de discrimination fondée sur le sexe et la croyance.
A la lumière de ce qui précède, nous sommes scandalisés d’apprendre que le port forcé du voile et la ségrégation entre les sexes sont toujours pratiqués dans les universités britanniques. Un programme de la soirée d’hier intitulé « faites de moi un musulman » sur la chaîne BBC 3 montre une conférence donnée à l’Université de Glasgow par une « association islamique de bienfaisance » anonyme. Le narrateur explique que ce cours d’étude islamique se déroule sur une base hebdomadaire. La Conférence est entièrement séparée, avec les femmes derrière et les hommes devant.
Avant le début de la Conférence, la présentatrice de l’émission se voit informée par un responsable du cours que pour y assister, elle devra couvrir ses cheveux. La présentatrice est Mme Shanna Bukhari, qui se présente comme une femme musulmane. Ce n’est qu’une fois qu’elle s’est mise en conformité que la conférence commence. Après la Conférence, Mme Bukhari exprime le choc et le malaise qu’elle a éprouvés du fait de la ségrégation entre les sexes et du port du voile qui lui a été imposé. (…)
Maryam Namazie, un des organisateurs de la campagne et porte-parole du mouvement « Une seule loi pour tous », a fait remarquer : « L’Université de Glasgow doit immédiatement enquêter sur cette affaire et faire en sorte qu’elle ne se reproduise pas. À l’époque de DAESH, il devient de plus en plus clair que les islamistes se présentant comme des groupes d’élèves ou des organismes de bienfaisance sont en train d’imposer des valeurs et de normes misogynes, rejetées par beaucoup de gens, y compris musulmans, en Grande-Bretagne et dans le monde entier. Il est grand temps que les universités prennent position sans équivoque contre la droite religieuse (sous quelque apparence qu’elle se présente) et défende à la place l’égalité, les valeurs universelles, et la laïcité. »
Pragna Patel des « Southall Black Sisters » a déclaré : « Voilà encore un autre exemple atterrant de la façon dont les organismes publics au Royaume-Uni capitulent de plus en plus devant les exigences de la droite religieuse. L’Université de Glasgow comme les autres organismes publics se refusent simplement à comprendre que le droit de manifester sa religion ne peut pas l’emporter sur le droit d’être protégé contre la discrimination sexuelle. L’Université doit faire référence à la jurisprudence de la CEDH qui affirme sans équivoque que cette ségrégation entre les sexes est illégale. Cette pratique d’accommodement avec la misogynie et l’intolérance doit cesser ».
Selon Gita Sahgal, directeur exécutif du « Centre pour un espace laïque » : « Il y a eu des défaillances multiples dans le contrôle de la protection des droits de l’homme de la part de l’Université de Glasgow. La ségrégation entre les sexes et le port forcé du voile violent les droits des femmes, mais cet événement soulève d’autres questions graves. Quel est le contenu enseigné dans le « groupe d’étude islamique » où cela s’est produit ? La Commission de Bienfaisance ne doit pas permettre à des groupes pratiquant systématiquement la discrimination de bénéficier du statut des organismes de bienfaisance. »
Chris Moos, un des organisateurs, a conclu : « Cette affaire est particulièrement choquante, car elle montre que la ségrégation entre les sexes va de pair avec d’autres exigences discriminatoires envers les femmes comme le port contraint du voile. Nous invitons l’Université de Glasgow à cesser immédiatement cette pratique, à interdire à l’organisme charitable islamique en question l’organisation de manifestations supplémentaires, et à s’assurer que les personnes responsables seront tenues de s’expliquer ».