Elles… les filles du Plessis, magnifique téléfilm de Bénédicte Delmas, nous ramène dans un passé pas si lointain que beaucoup d’entre nous ont connu. En 1970, les jeunes filles n’avaient aucun pouvoir de décision ni sur leur corps, ni sur leur avenir. Le choix de leur vie ne leur appartenait pas. Une grossesse volontaire ou non désirée pouvait mettre leur avenir, voire leur vie, en péril. Elles étaient subordonnées aux décisions familiales, qui subissaient de fortes pressions d’une partie de la société. Beaucoup avaient recours à des « faiseuses d’anges ».
Alors que le Planning Familial fête ses 60 ans, rappelons-nous les combats pour arriver à la loi Neuwirth du 19 décembre 1967 qui autorise l’usage des contraceptifs et abroge celle du 31 juillet 1920 qui interdisait toute contraception. Puis viendra la loi du 17 janvier 1975 relative à l’interruption volontaire de grossesse portée par Simone Veil.
Le renforcement de la législation en faveur de l’IGV a été dû successivement aux lois Neiertz en 1993 puis Aubry en 2001, pour contrer les mouvements anti-IVG.
Rappelons-nous aussi que le premier secrétariat d’État à la Condition féminine a été créé en France en 1974 par Valéry Giscard d’Estaing, et a subi au cours des années des variations plus ou moins heureuses en faveur des droits de la femme.
En 2012, sous la présidence de François Hollande, un ministère de plein exercice est chargée du Droits des femmes. En 2014, ce ministère est supprimé et remplacé par un secrétariat d’État aux droits des femmes sous la tutelle du ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes. Depuis le 11 février 2016, il n’existe plus de structure spécifique et les fonctions ont été intégrées au ministère de la Famille, de l’Enfance et des Droits des femmes. La secrétaire d’État en charge, Laurence Rossignol, n’a pas de budget propre et se trouve sans pouvoir politique décisif, pour signer des décrets par exemple, limitant ainsi considérablement les actions spécifiques en faveur des droits de la femme.
Cela renvoie les femmes dans la sphère domestique. Un grand bond en arrière !
Dans la période de régression sociale que nous vivons actuellement, un film comme celui-là est important afin de ne pas oublier et de continuer à lutter pour garder les acquis.