Les premiers mouvements familiaux furent des mouvements confessionnels (protestants dès la fin du 19e siècle, puis catholiques au début du 20e).
En 1940, en application de la devise de l’État vichyste « travail, famille, patrie », le gouvernement du maréchal Pétain créa le premier ministère de la famille.
En 1942 et 1943, se mit en place la première institution légale de représentation des familles. Elle était composée d’associations officielles, une par commune ou par canton, non obligatoires certes, mais ayant le même fond politique sans disposer d’autonomie.
En 1945, une ordonnance du général De Gaulle remplaça le système pétainiste par une organisation à l’adhésion libre et d’orientation plurielle devenant une institution (Union des Associations familiales Française – UNAF) reconnue et financée par l’Etat, sous la forme d’un prélèvement sur les prestations familiales.
L’objectif affiché était de développer la natalité en soutenant prioritairement les familles nombreuses. Les mouvements familiaux se sont alors développés dans une certaine diversité mais dans le sillon tracé avant-guerre. Les cléricaux, les fanatiques de l’ordre moral et les privilégiés de la société capitaliste en occupèrent les postes de commandes à tous les niveaux.
Période 1967-1979
La création et l’agrément du CNAFAL
En 1967, André Fortané, militant bénévole de la Ligue de l’Enseignement, crée la première association familiale laïque.
A cette époque, également président de la Fédération des Oeuvres Laïques du Val d’Oise, André Fortané se bats contre l’idéologie dite de la « laïcité plurielle » prônée par la direction nationale de la Ligue.
Les Assemblées générales annuelles de la Ligue sont alors agitées et un courant autour de Fortané se créé avec de plusieurs fédérations départementales de la Ligue ainsi qu’à l’extérieur certaines composantes du CNAL (Comité National d’Action Laïque) que sont les Francas, Fédération Cornec des Parents d’Elèves (futur FCPE), etc.
Le courant Fortané regroupant les partisans d’une laïcité rigoureuse s’investit dans le mouvement familial en créant le CNAFAL (Conseil National des Associations Familiales Laïques).
En 1977, le CNAFAL est agréé à l’UNAF comme mouvement associé puis comme mouvement adhérent.
En 1979, le CNAFAL est admis à siéger au Conseil d’Administration de l’UNAF.
Cette progression se réalisa à travers une triple bataille :
- la bataille pour convaincre les laïques de la nécessité et de l’utilité du combat sur le terrain familial.
- la bataille pour faire admettre dans l’UNAF le droit au mouvement associatif laïque d’être reconnu par l’Institution familiale.
- la bataille pour la reconnaissance par les militants progressistes de la nécessité de lier les combats familial, laïque et social.
Période 1979-1988
Le développement du CNAFAL jusqu’à la scission avec l’UFAL
Lorsque François Mitterrand devient président de la République, le CNAFAL n’a que deux ans agrément à l’UNAF. Il est alors un mouvement familial social, indépendant, politiquement pluriel et rigoureusement laïque.
En 1983, le gouvernement à dominance socialiste va s’engager dans une politique libérale et néo-cléricale.
C’est le temps de la loi Savary qui prétend, au mépris de la constitution républicaine, intégrer les écoles confessionnelles dans une Grand Service Public de l’Éducation Nationale tout en conservant leur caractère propre. Le CNAFAL lutta contre ces orientations gouvernementales.
C’est alors qu’il devint évident que des militants du principal parti politique de soutien au gouvernement organisaient une prise en main du CNAFAL afin de mettre fin au dialogue critique. L’opportunité d’une manœuvre se présenta à l’occasion de l’AG annuelle de 1988 qui se déroula à Hourtin dans les Landes.
Certains responsables du CNAFAL, dont André Fortané, souhaitaient, compte tenu de leur âge, prendre un peu de recul et sollicitaient une relève.
Plusieurs associations locales virent alors le jour comme des champignons et en grossissant de manière frauduleuse les effectifs de certaines fédérations, des militants « indélicats » s’assurèrent une majorité factice afin de porter à la tête du mouvement l’un des leur accessoirement Sénateur socialiste.
La trésorerie fut à l’époque transférée de façon opaque.
Ces manœuvres partisanes, organisées par des militants socialistes de l’ex-FEN, provoquèrent le départ des fondateurs et des militants refusant l’inféodation à un groupe politico-syndical. Ils décidèrent de continuer leur combat dans un nouveau mouvement à caractères démocratique et pluraliste : l’Union des Familles Laïques (UFAL).
Période 1988 jusqu’à nos jours
La bataille pour la reconnaissance de l’UFAL dans l’UNAF
Il fallut recommencer la guerre d’usure et de procédure habituelle en comptant cette fois le CNAFAL parmi les adversaires de l’UFAL.
Le 21 septembre 1991, l’UNAF entérinait cependant l’agrément définitif du nouveau mouvement.
L’UFAL s’attela alors à son développement afin de devenir un mouvement laïque d’éducation populaire dynamique tourné vers l’action.