Communiqué de presse du CNAJEP, publié le 6 avril 2018 :
En 40 ans, le taux de chômage des jeunes âgés de moins de 25 ans est passé de 7 % à 24,2 % de la population active au premier trimestre 2016 (INSEE). Il est ainsi deux fois plus élevé que pour le reste de la population. Par ailleurs, 1,7 million de jeunes français de 15 à 29 ans seraient NEET – ni en formation, ni en emploi, ni stagiaire – (soit 14,5% de la population des 15/29 ans), dont 980 000 actifs sans emploi (INSEE, Eurostat).
À l’heure où le taux de pauvreté des 18-29 ans atteint 20%((Soit 6 points de pourcentage de plus que le reste de la population française.
https://www.insee.fr/fr/statistiques/2569358?sommaire=2587886)), il est important que la jeunesse ne soit pas reléguée au second plan de cette future stratégie.
C’est au regard de ces constats alarmants que les organisations signataires du collectif “Pour un Big Bang des politiques jeunesse” se sont fortement engagées dans la concertation initiée par le gouvernement pour définir une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes. Les travaux mis en œuvre ont fait émerger 110 propositions qui visent à endiguer la pauvreté et réduire les processus de disqualification économique et sociale des jeunes qui représentent des coûts humains et sociaux importants pour la société.
Nos organisations soutiennent fortement les propositions suivantes :
- L’allongement de la période de formation obligatoire en faisant passer celle-ci de 16 à 18 ans, en particulier à travers l’essaimage des initiatives pédagogiques adaptées aux jeunes en décrochage scolaire
- La création d’un capital formation après 18 ans, véritable droit à une formation tout au long de la vie
- La création d’un Parcours d’Accompagnement des Jeunes vers l’Insertion (PAJI) avec la garantie d’un revenu minimum durant tout le parcours d’insertion
- L’expérimentation sur cinq territoires de l’ouverture de la Garantie Jeunes sans durée limitée pour des jeunes vulnérables
La création d’un Parcours d’Accompagnement des Jeunes vers l’insertion peut constituer une véritable avancée à l’heure où l’ensemble des acteurs s’accorde sur la nécessité d’un parcours d’insertion sécurisé assorti d’une garantie de ressources. Il y a urgence à réaliser cet investissement social à fort impact au risque de laisser s’installer, un peu plus encore, la relégation et l’exclusion de plus en plus de jeunes et aller vers une société de plus en plus fracturée.
Les organisations du Big Bang attendent du gouvernement qu’il reprenne ces propositions, afin de faire de la stratégie pauvreté le moyen de construire une société plus juste et équitable avec sa jeunesse.