Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, a été sauvagement assassiné par un terroriste islamiste pour avoir formé ses élèves de 4e à l’esprit critique et à la liberté d’expression en ayant présenté en cours d’éducation morale et civique des caricatures de Mahomet.
Les hussards noirs de la République sont désormais les cibles de l’islamisme radical et la République est atteinte en son cœur même : l’école publique.Samuel Paty était un héros courageux et innocent.
Courageux, car il n’avait pas cédé à l’autocensure comme 49 % des enseignants du 2d degré public1.
Innocent, parce qu’instruire les citoyens de demain aux principes et idéaux de la République mérite la reconnaissance de la patrie et non la mort.
Il a pourtant été accusé par sa hiérarchie de « manquement à la laïcité » alors qu’il l’incarnait avec professionnalisme et passion.
« J’ai exécuté un de tes chiens de l’enfer qui a osé rabaisser Muhammad ». C’est par ces mots que le terroriste a revendiqué son acte.
Pour les islamistes radicaux, l’enfer, c’est la liberté : la liberté de conscience, la liberté d’expression, la liberté de critiquer les religions, la liberté que confère l’ordre public, la liberté de professer une autre religion que la leur, la liberté d’avoir des loisirs et de s’amuser, la liberté de disposer de son corps, etc., etc.
Le livre-enquête de David Di Nota montre comment la contestation d’un cours d’un enseignant d’un collège des Yvelines au nom d’une sensibilité religieuse supposément offensée pouvait en 11 jours conduire à sa décapitation devant son établissement, dans un engrenage mortifère jalonné de mensonges, de dénis, de « pas-de-vaguismes », de lâchetés, de renoncements et de complicités.
C’est cette terrible vérité qui a coûté la vie à Samuel Paty. C’est cette terrible vérité qui nous oblige tous, simples citoyens mais surtout tous ceux qui sont en responsabilité, pour que plus aucun serviteur de la République qui serait victime d’un chantage à l’islamophobie ne se retrouve dans la même mécanique infernale qui conduit à la mort. Les « plus jamais ça » sans lendemain doivent cesser.
C’est pourquoi l’hommage que nous rendons aujourd’hui à Samuel Paty un an après son odieux assassinat porte une exigence impérieuse, celle d’avoir l’assurance que tout a été fait pour former tous nos enseignants à la laïcité et leur permettre d’exercer leur noble mission sans besoin de recourir à l’autocensure, avec le soutien sans faille de l’ensemble de l’institution scolaire, et la protection de l’État si nécessaire.
- sondage IFOP pour la Fondation Jean Jaurès et Charlie Hebdo, janvier 2021 [↩]