Chers amis crématistes,
C’est toujours un plaisir immense de vous retrouver à votre assemblée générale et d’assister à vos travaux.
Chaque année, le représentant de l’Union des Familles Laïques qui vient vous saluer rappelle que les combats, toujours nécessaires, des crématistes, sont un exemple de constance et de pugnacité. L’an dernier, notre représentant vous expliquait la source d’inspiration que vous êtes pour nos militants de l’UFAL qui sont aussi souvent membres de vos associations.
Nous nous réjouissions de nos contacts de plus en plus fréquents et nous souhaitions qu’ils soient affirmés, car nous avions en tête de constituer un bloc laïque pour réunir toutes les forces progressives afin d’assurer les avancées laïques.
Nous souhaitions nous renforcer mutuellement parce qu’ensemble, nous savions pouvoir gagner les batailles et les guerres de positions laïques.
Or cette année a été exemplaire puisque qu’avec d’autres forces syndicales, mutualistes et associatives, nous avons su nous unir pour constituer un pacte progressiste pour la fin de vie.
Ce pacte, dont le nom même doit beaucoup à votre présidente, réunit des organismes qui s’étaient trop longtemps ignorés voir divisés dans des querelles picrocholines incapacitantes.
Nous avons réussi à nous organiser en faisant fi des divisions du passé pour présenter un front unique dont le seul objectif est d’obtenir enfin la liberté de choisir, de mourir sans être contraints par le dogme de l’Église catholique.
Nous sommes ainsi représentatifs de plus de 16 millions de citoyens qui à l’unisson exigent le droit de mourir dans la dignité laïque.
Nous ne savons pas si nous obtiendrons cette loi. Le président de la République, champion du » en même temps » a réussi à promettre à nos organisations une nouvelle loi tout ayant fait le voyage au Vatican pour promettre le contraire dans un exercice de génuflexion.
Quoi qu’il arrive, le fait d’avoir créé ce pacte si large est porteur d’espoir pour les combats de demain.
Il y a tant à mener. Notre république est menacée. Sur bien des égards, la situation politique et institutionnelle ressemble à celle qui prévalait à la veille du coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte. N’attendons pas d’être en exil pour renforcer notre front.
Nous pouvons par exemple nous retrouver sur l’école puisqu’il est aujourd’hui officiel que le dualisme scolaire et la loi séparatiste ont renforcé les écoles confessionnalistes à tel point qu’il n’est pas exagéré d’entrevoir une privatisation totale de l’enseignement.
La proposition parlementaire de loi du sénateur des Hauts-De-Seine, Pierre Ouzoulias visant à conditionner les subventions accordées aux établissements privés sous contrat à des critères de mixité sociale est une marche que nous pouvons monter., Le sénateur propose que lorsque l’école privée ne joue pas le jeu de la mixité sociale, les subventions publiques qui lui sont attribuées soient réduites et reversées à l’école publique. A contrario, il n’est pas question d’augmenter les subsides des écoles privées qui s’en sortiraient un peu mieux en la matière. L’idée n’est pas de récompenser les plus vertueux, mais bel et bien de châtier ceux qui concourent à l’expression du séparatisme scolaire.
Des forces laïques se mettent d’ores et déjà en mouvement. Je pense bien entendu aux organisations constitutives du Comité National d’Action Laïque (CNAL), mais aussi à l’Union des familles laïques (UFAL) qui soutiennent officiellement son texte. Des femmes et des hommes politiques de tous les horizons le rejoignent. La presse et les médias s’intéressent à la cause. Et, à force de maïeutique, chacun se retrouve à rediscuter de la pertinence du dualisme scolaire tel qu’il s’exerce en France.
L’UFAL partage le constat de Pierre Ouzoulias et considère, non sans enthousiasme, qu’un nouvel espace de lutte contre le dualisme scolaire s’est ouvert à nous. Il nous revient désormais de l’investir massivement dans un Pacte progressiste pour l’école de la république comme nous l’avons fait pour la fin de vie.
L’école publique doit redevenir le pilier de la République laïque et sociale que nous appelons de nos vœux.
Je suis certain que ce nouvel appel à l’unité et à l’efficacité ne vous laissera pas indifférents.
Œuvrons ensemble, gloire au travail commun !
Je vous souhaite une bonne assemblée générale.