Après avoir consulté il y a un mois les « autorités morales et religieuses », le Président de la République persiste et signe dans la « disruption » anti-laïque ! Il consulte aujourd’hui les « représentants des cultes et d’associations laïques ».
Doit-on lui rappeler qu’une République laïque, puisqu’elle « ne reconnaît aucun culte » (art. 2 de la loi de 1905), ne saurait admettre que ces cultes aient des « représentants » ? Ils n’ont par définition que des « responsables » (associatifs). C’est de surcroît bafouer la liberté de culte, reconnue par la loi de 1905, que de réduire la consultation présidentielle à quelques religions, alors que bien d’autres sont pratiquées en France (l’hindouisme par exemple). Le système concordataire des « cultes reconnus » par la puissance publique est insidieusement de retour !
C’est surtout faire fi de la liberté de conscience, premier principe posé par la loi de 1905. Les 60 % de Français qui ne se réclament d’aucune confession sont-ils moins dignes d’intérêt ou moins concernés par d’éventuels besoins spirituels ?
Dans ce type de consultation, les « associations laïques » ne peuvent que servir d’alibi au cléricalisme. Elles ne sauraient d’ailleurs avoir qualité « d’autorités morales », laissant à chacun le soin de bâtir son éthique personnelle sur sa raison.
L’administration forcée de la « clériquine » a-t-elle pour objet de créer l’accoutumance des Français au cléricalisme ? L’épidémie de COVID ne doit en aucun cas servir de prétexte à l’abandon du principe de laïcité.