Les habitants de Belloy-sur-Somme et de Flixecourt (Somme) ont eu la surprise de se voir invités à deux rencontres labellisées « Grand débat national », organisées par l’abbé Nicolas JOUY dans ces églises qu’il dessert. On peut douter que, dans une République laïque, le lieu d’un culte particulier soit le plus approprié pour débattre du thème choisi (Démocratie et citoyenneté). Certains ne manqueront d’ailleurs pas de crier à la récupération cléricale.
A l’UFAL, on ne discutera pas des bonnes intentions de l’Abbé Jouy –dont au demeurant l’enfer est pavé. On rappellera seulement aux autorités publiques l’article 26 de la loi de séparation du 9 décembre 1905 : « Il est interdit de tenir des réunions politiques dans les locaux servant habituellement à l’exercice d’un culte. »
Comment se fait-il que les responsables du site officiel « Grand débat national » aient pu accepter une telle initiative ? On s’en voudrait que notre brave curé soit, par leur faute, passible des « peines de police » prévues à l’art. 29 de la même loi : « Sont passibles de ces peines, dans le cas des articles 25, 26 et 27, ceux qui ont organisé la réunion ou manifestation, ceux qui y ont participé en qualité de ministres du culte et, dans le cas des articles 25 et 26, ceux qui ont fourni le local. » Mais que fait la police ?
Le Ministre de l’intérieur, recevant l’UFAL le 8 janvier 2019, avait annoncé son intention de modifier la loi de 1905, notamment pour « renforcer les sanctions prévues au Titre V (police des cultes) », dont font partie les articles 26 et 29. Nous lui avons objecté, comme les autres organisations laïques présentes, qu’il suffisait d’appliquer les textes existants : voilà une preuve de plus que les autorités publiques s’en gardent bien ! Raison de plus pour rejeter la modification de la loi de 1905 annoncée par le Président de la République.