Le rapport 2021 de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), dans sa deuxième partie intitulée « Connaître et comprendre le phénomène sectaire : les sujets d’inquiétudes observés par la [mission]», consacre un chapitre à « L’anthroposophie : de multiples facettes pour un même visage ».
Dès la première page du chapitre, la Miviludes alerte sur le fait que La Société anthroposophique universelle exerce entre autres « une influence prépondérante sur certains établissement bancaires « éthiques » au pouvoir financier extrêmement important comme Triodos, GLS ou, en France, la Nouvelle économie fraternelle (Nef) ». La banque La Nef, dont le siège se trouve à Vaulx-en-Velin, agit sous la tutelle du Crédit coopératif, dont elle cherche d’ailleurs à se dégager.
Selon la Miviludes, qui signale rarement sans preuve, cette banque « éthique » aurait eu, dès sa fondation, des liens avec les mouvements sectaires anthroposophiques dont la mission pointe les dérives. Bien que les dirigeants de cet établissement bancaire le nient farouchement, la constance des signalements de la Miviludes laisse peu de doutes.
Or depuis l’arrivée à la Mairie de Lyon d’une majorité écologiste, la ville a souscrit en 2021 un prêt de trois millions d’euros auprès de La Nef. Elle n’est pas la seule, puisque la Mairie EELV de Besançon a elle aussi contracté auprès de cette banque, la même année, un prêt d’un montant de deux millions d’euros. La Nef est en lien avéré avec de nombreux organismes qui gravitent autour des principes fumeux énoncés par Rudolf Steiner, agriculture « biodynamique », économie sociale et solidaire repeinte aux couleurs néolibérales du greenwashing et du socialwashing, comme Terres de liens dans le département de la Drôme. On ne s’étonne pas de voir figurer, dans les conseils d’administration de tous ces organismes, des fellows (membres) d’Ashoka. Cette dernière institution a pour objet de faire naître des change makers (acteurs du changement), promoteurs du modèle idéologique néolibéral, intervenant notamment dans le social business, qui fait des profits grâce aux subventions publiques.
Le Collectif laïque national alerte vigoureusement le gouvernement et les élus territoriaux sur les dangers majeurs que représente pour la République laïque et sociale l’infiltration de tels mouvements sectaires et antirationnels dans les rouages des collectivités publiques. Il demande que les alertes lancées par la Miviludes soient prises en compte pour éviter désormais toute compromission d’organismes publics avec cette banque aux connexions troubles.
Fait à Paris, le 25 janvier 2023