Le Ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, vient de demander à ses services d’instruire une procédure de dissolution à l’encontre de Civitas, parti politique d’extrême droite catholique et monarchiste. Cette décision fait suite aux propos antisémites tenus par Pierre Hillard lors de l’université d’été (dite du « Pays réel ») organisée par Civitas.
L’essayiste a déploré que la Révolution française ait naturalisé les juifs. En les reconnaisssant comme citoyens français, la République aurait ouvert la porte à l’immigration, puisque tous les « hérétiques » pouvaient, dès lors, prétendre à la citoyenneté. En somme, Pierre Hillard regrette que la citoyenneté ne soit pas conditionnée à la catholicité.
Pire, il propose de revenir sur cette avancée républicaine décisive. C’est précisément ce qu’a fait Petain avec la loi 22 juillet 1940 en retirant la nationalité à tous ceux qui avaient bénéficié de la loi de 1927. Le 7 octobre 1940, le régime de Vichy abrogea le décret Crémieux, privant ainsi 100 000 juifs algériens de la nationalité française.
Ce nouveau dérapage de Civitas n’a rien d’étonnant. Ce parti est en effet l’héritier de l’idéologie de Vichy et de Charles Maurras. Depuis les exactions des militants de Civitas lors des manifestations contre la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe, l’Ufal n’a eu de cesse de lutter contre cette officine qui œuvre à la destruction de la République « laïciste, franc-maçonne et LGBT » . Nous nous félicitons d’avoir été à l’origine du redressement fiscal dont Civitas a fait l’objet en 2016 pour avoir fait bénéficier indûment ses donateurs d’une réduction d’impôt au titre de l’intérêt général.
L’Ufal espère donc que la procédure aboutira et mettra fin à ce mouvement d’extrême droite.