Le Premier ministre n’a pas à représenter ès-qualités l’État aux manifestations religieuses dites de canonisation des anciens pontifes de l’église catholique Karol Józef Wojtyła (dit Jean-Paul II) et Angelo Giuseppe Roncalli (dit Jean XXIII).
La République Française est en effet de par sa Constitution une République laïque qui assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction de religion et qui assure la liberté de conscience, c’est-à-dire la possibilité de croire ou de ne pas croire. Ses représentants n’ont donc pas à marquer leur déférence pour une religion ou une autre, comme l’avait fait remarquer le Parti Socialiste en 2011 alors que le Premier ministre UMP s’était rendu au Vatican pour la béatification de Karol Wojtyla.
La participation du Premier ministre à ces manifestations purement cultuelles constitue donc une atteinte majeure aux principes de notre République. L’UFAL considère que cet acte symbolique vise en fait à consolider la main tendue du gouvernement à l’extrême-droite catholique ; depuis sa nomination, Manuel Valls n’a eu de cesse d’envoyer des signes d’apaisement à la nébuleuse issue de la Manif pour tous et aux familialistes liés à l’épiscopat, qui avaient combattus violemment la loi en faveur du mariage pour tous.
La garde des Sceaux, Christiane Taubira, a soutenu cette démarche, arguant que « Le Vatican est un État (…) Ce sont des relations qui sont établies (…) Le Premier ministre accomplit cette démarche au titre d’un État laïque. » C’est une démonstration de plus de la volonté de ce gouvernement de faire allégeance à l’église catholique. Par sa participation, il accorde un statut de reconnaissance publique à une manifestation strictement religieuse et privée, violant ainsi ouvertement la loi de 1905.
Madame Taubira comme Monsieur Valls ne peuvent ignorer que la Cité du Vatican n’est qu’une concession territoriale, accordée au pape par Mussolini en 1929, non un Etat à part entière. Le « Saint-Siège » est le lieu du pouvoir spirituel et de la mission dogmatique du pape, spécialement lorsqu’il procède à des actes purement cultuels.
L’UFAL s’inquiète de savoir jusqu’où ira cette main tendue à l’église catholique. Le gouvernement serait-il tenté d’atténuer les conséquences néfastes de sa politique d’austérité par le recours à la charité religieuse ?
L’UFAL demande le retour aux principes de la République et appelle à la mobilisation des citoyens pour imposer le respect de la Constitution et de la laïcité de l’Etat.