La construction du crématorium du Père-Lachaise et la loi sur la liberté des funérailles sont des conquêtes laïques et républicaines majeures de la fin du 19e siècle. Elles ont permis la pratique de la crémation et la possibilité d’organiser des cérémonies civiles alternatives à celles de la religion dominante, et ce dans un lieu d’une grande qualité architecturale propice au recueillement dans le respect de la dignité des proches des défunts.
Or, ce que le Conseil municipal de Paris a porté à travers la construction et la gestion d’un service public funéraire, de la 3e République à aujourd’hui, le Conseil Municipal de Paris du 11 juin 2019 s’apprête à le privatiser sur proposition de la majorité municipale. Nous appelons l’ensemble des conseillers municipaux attachés à cette histoire, au principe de laïcité et aux services publics, à rejeter cette délibération((si la majorité persiste dans son projet)) portant délégation de gestion, par un contrat de 30 ans, au fonds d’investissement SCF-Funécap.
Que cela soit pour la gestion de ce crématorium historique ou pour la création et la gestion du nouvel équipement Porte de la Villette pour pallier la saturation du Père-Lachaise, les logiques de profits capitalistiques au service des actionnaires doivent rester totalement étrangères à ces lieux de cérémonies, de deuils et de recueillement. Seule une gestion publique permettra de conserver un fonctionnement éthique et une tarification maîtrisée pour les Parisiens.
La privatisation, elle, générerait une l’inflation des coûts de crémation au seul but de rémunérer des actionnaires. D’autre part, la holding Funécap, gestionnaire souhaité par la Ville, serait décideuse des prix des prestations, alors qu’elle est aussi diffuseuse de contrats d’assurance obsèques. Pour éviter ce mélange des genres, l’UFAL demande qu’une loi de séparation entre opérateurs funéraires et entreprise d’assurance soit mise en place.
Il est donc crucial que l’opérateur actuel de la Ville de Paris, les Services Funéraires de la Ville de Paris, soit conservé pour une gestion digne et désintéressée de l’existant et du futur service au seul profit de la population.