Le 11 décembre, le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France a publié un communiqué intitulé « Appel aux catholiques de France et à nos concitoyens ».
Constatant que « notre démocratie manque de lieux d’échange et de réflexion » et soulignant « L’affaiblissement de nombreux partis politiques et un recul significatif de l’engagement syndical », le clergé, à l’affût d’une possibilité de reconquérir son emprise perdue, s’interroge naïvement : « Où nos concitoyens trouveront-ils des lieux appropriés pour ce travail si urgent ? ».
Et de proposer « dans les semaines à venir, de susciter partout où ce sera possible des groupes d’échanges et de propositions en invitant très largement d’autres personnes1, partageant ou non notre foi, qui peuvent être intéressées d’y participer et d’y apporter leurs idées », pour in fine « transmettre [les]réponses à vos élus ».
Le clergé catholique compte donc surfer sur la crise des gilets jaunes en incitant à organiser dans des locaux à vocation cultuelle des réunions à caractère politique, le tout en y invitant des personnes qui ne s’y réunissent pas habituellement, et même, des personnes qui ne partagent pas la foi catholique. Et pourtant les lieux de débat à vocation citoyenne ou culturelle ne manquent pas !
Voilà qui va clairement à l’encontre de l’article 26 de la loi du 9 décembre 1905. Cet article, qui fait partie du titre V intitulé « police des cultes » dit qu’« Il est interdit de tenir des réunions politiques dans les locaux servant habituellement à l’exercice d’un culte ».
À l’heure où le Gouvernement envisage de réviser la loi du 9 décembre 1905 de séparation des Églises et de l’État, il ferait mieux de commencer par l’appliquer et la faire respecter comme le réclame l’UFAL. En voici l’occasion.
- en gras dans le communiqué [↩]