Contrairement à ce qui est dit ici et là, nous vivons l’émergence d’un camp laïque progressiste dans nombre de pays arabo-musulmans. Bien évidemment, la nature répressive et corrompue de leurs régimes politiques et les risques mortels que leur font courir également les mouvements islamistes obligent parfois ces groupes à agir dans la clandestinité ou la semi-clandestinité.
Mais partout des militantes et des militants, très souvent de gauche, des féministes, des intellectuels ou des démocrates modernistes prennent des positons courageuses en faveur de l’instauration de la laïcité ou du respect absolu de la liberté dans leurs pays.
Quant aux organisations, la constitution du Bureau laïque international (BLI, voir www.laicity.info) illustre le début de cette émergence. Ainsi, les deux premières rencontres laïques internationales (RLI) de Montreuil (2007) et de Saint-Denis (2009) avaient permis à plusieurs de leurs oratrices et de leurs orateurs d’être visibles en France. La tenue des 3e RLI en 2011 en Belgique en sera encore l’occasion.
Le Parti de la laïcité et de la démocratie (PLD), nouvellement créé en Algérie, et membre du BLI, a publié récemment dans la presse algérienne une charte d’une grande clarté en vue de l’instauration de la laïcité en Algérie.
Parallèlement, à l’émergence d’un mouvement social laïque progressiste dans les pays arabes et/ou musulmans, le conflit entre certains Etats musulmans et l’extrême droite islamiste a amené certains Etats à prendre de nouvelles mesures.
Par exemple, la Syrie a interdit le 18 juillet dernier le voile intégral à l’université. De même que 1 200 enseignantes portant le niqab ont été mutées du ministère de l’éducation à celui de l’administration locale.
L’université Al-Azhar, en Egypte, principale université de l’islam sunnite, a fait de même en son sein en 2009. Et les étudiantes voilées intégralement n’ont plus le droit de se présenter aux examens dans trois autres universités de ce pays.
En Palestine, entre la Cisjordanie administrée par l’Autorité palestinienne et Gaza administré par l’organisation islamiste Hamas, les situations du point de vue de la laïcité s’opposent comme le jour et la nuit.
Le Bengladesh s’apprête à inscrire de nouveau la laïcité dans la Constitution, abrogée par les auteurs du coup d’Etat militaire de 1975.
Nous pourrions multiplier les exemples.
Alors que certaines organisations de gauche et d’extrême gauche en France et dans le monde trahissent l’idéal internationaliste en s’alliant à des degrés divers avec les islamistes à partir d’un anti-impérialisme dévoyé, d’autres organisations de gauche et d’extrême gauche maintiennent le cap de la globalisation des combats démocratiques, laïques, sociaux, féministes et écologistes.
Le 13 septembre 2010 se tiendra à Paris une réunion du BLI, en vue de préparer les 3e Rencontres laïques internationales de 2011. Bien sûr, le monde arabo-musulman ne sera pas le seul concerné par ces rencontres : les intégrismes religieux de tout poil et de tous pays seront à l’ordre du jour, y compris dans les formes moins apparentes qui prospèrent à l’abri des démocraties occidentales, et plus particulièrement dans les conséquences qu’ils comportent pour les femmes et les enfants.
Que ceux qui veulent prêter main forte à ce processus d’une manière ou d’une autre, que ceux qui veulent organiser des réunions publiques de soutien au camp laïque et progressiste du monde arabo-musulman, nous écrivent. Nous les contacterons.
Une seule adresse pour nous joindre contact@laicity.info.
En ce moment
- Réforme de la charge fiscale des pensions alimentaires : une fausse bonne idée pour l’UFAL
- 19 novembre 2024 : l’UFAL soutient activement la mobilisation du secteur de la petite enfance
- L’Ufal publie sa contribution sur la partie Branche Famille du PLFSS 2025
- Ufal INFO n°98 – Démographie : sortir de l’abandon des familles
- Programme de la Semaine de la laïcité 2024