Le projet du gouvernement sur le logement présenté, la semaine dernière, s’il révèle quelques points positifs, très limités, il révèle surtout une erreur grave dans la conception de la politique du logement en France.
En effet, penser que l’on va construire plus en diminuant les budgets des organismes de HLM est manifestement une vue de l’esprit. Le gouvernement pense-t-il vraiment que le privé va se substituer aux organismes du logement social pour loger les millions de familles qui n’ont pas les moyens d’aller dans le logement privé ?
11 millions de nos concitoyens logent en HLM, et imaginer que la vente de ces logements à des locataires, qui ont déjà du mal à régler leur loyer1, est une erreur fondamentale. Le gouvernement de Thatcher en Grande-Bretagne avait privatisé massivement, à des prix dérisoires, les logements sociaux, aujourd’hui le gouvernement conservateur s’engage à investir dans les logements sociaux pour contrer la pénurie.
La politique de ce gouvernement est un contre sens économique. Privatiser le bien commun c’est enlever des ressources aux organismes de HLM. Le gouvernement Sarkozy avait déjà engagé cette politique les résultats ont été largement en dessous des objectifs (moins de 4000 logements vendus par an sur un parc de 4,3 millions). Les organismes de HLM construisent près de 100 000 logements par an, cela représente 300 000 emplois. En diminuant de 1,4 milliard leurs ressources2, ce gouvernement diminue leur capacité à investir. Pire, ce sont les bailleurs sociaux dont les logements sont occupés par les ménages avec le plus d’APL qui vont voir leurs ressources subir la plus forte baisse.
On ne construit pas avec des mots, et le projet du gouvernement c’est le mirage de « la simplification des normes » comme « la réforme du travail », cela ne permettra pas de construire davantage comme cela ne créera pas d’emplois supplémentaires.
Nous rappelons que seule une hausse des Aides à la pierre permettrait à la fois de construire plus et de diminuer les loyers.