Le projet de la ministre du Logement va dans la bonne direction sur de nombreux points, notamment :
- en améliorant les rapports entre locataires et propriétaires, par l’institution d’un loyer de référence sur les zones tendues, à l’image du « miroir des loyers » en Allemagne ;
- par la fin du cautionnement familial et des demandes exagérées des agences et propriétaires
- par une lutte plus efficace contre l’étalement urbain et le gaspillage des terres agricoles.
- par le renforcement du droit de préemption des préfets pour faire appliquer la loi SRU.
Mais ce projet, même s’il représente une avancée sensible, ne changera pas grand-chose à la situation du logement en France, à savoir le manque de près d’un million de logements pour répondre aux demandes non satisfaites, en particulier de logements sociaux. Sur les trois zones où la demande est la plus criante, Ile-de-France, Rhône-Alpes, Provence-Côte-d’Azur, ce sont plus de 700 00 demandes de logements sociaux qui ne sont pas pourvues.
Le désengagement de l’État avec la diminution des aides à la pierre pour les logements sociaux va considérablement diminuer les constructions à venir. La diminution de la dotation globale de fonctionnement versée par l’État aux collectivités en 2013 et 2014 va aussi baisser, ce qui diminuera mécaniquement les aides à la pierre accordées par ces collectivités. Les perspectives sont sombres pour les prochains mois avec un seuil de construction annuel inférieur à 300 000 logements.
Une autre politique du logement est possible pour permettre aux mal-logés d’avoir un toit et elle est nécessaire pour l’économie de notre pays.