La décision de la Chambre criminelle de Cassation, qui a écarté, le 14 avril, le pourvoi de la famille de Sarah Halimi a provoqué nombreuses réactions, de Guy Kopnicki à Robert Badinter. Toutes allant dans le sens d’une révision de la loi. Nous reprenons ici l’analyse fine de Roseline Letteron, publiée dans son blog Liberté, Liberté chérie. NDLR
La Chambre criminelle de la Cour de cassation a écarté, le 14 avril 2021, le pourvoi déposé par la famille de Sarah Halimi. Elle contestait l’ordonnance rendue par la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris qui, le 19 décembre 2019, avait considéré pénalement irresponsable Kobili Traoré.
On se souvient que Kobili Traoré avait tué Sarah Halimi le 3 avril 2017 en la défenestrant du balcon de son appartement, après lui avoir fait subir diverses tortures. Le contexte antisémite de l’agression avait suscité une forte émotion, et la déception des parties civiles avait été grande lorsque le juge d’instruction, puis la chambre d’accusation, avaient estimé réunies les conditions de mise en oeuvre de l’article 122-1 du code pénal, aux termes duquel « N’est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment des faits, d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes« . Un collège d’experts s’était prononcé en ce sens, à l’issue d’une procédure complexe, un premier expert s’étant prononcé en faveur de la responsabilité pénale de Traoré.
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