Scientia est l’émission de la chaine baladodiffusion (podcast) de Laïcidade l’UFAL consacrée au savoir humaniste et à la science, à écouter sur toutes les plateformes.
Emmanuelle Billier-Gauthier est la présentatrice et maitresse d’œuvre de l’émission.
Patrick Gaudray, son animateur est généticien, ancien directeur de recherche au CNRS et ancien membre du Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE). Il est l’auteur de « Quand la santé fait parler l’ADN ».
Dans Scientia #3, il aborde l’innovation scientifique.
Parler de l’innovation et la fuite en avant technologique, c’est surtout parler de science et de recherche, afin d’essayer de comprendre comment s’articule la transition entre l’acquisition de connaissances nouvelles et leurs applications dans notre quotidien.
Quels contrôles ou limites imposer à l’innovation technologique ?
Quel type de technologies voulons-nous ?
Et donc, dans quel monde voulons-nous vivre et laisser à nos enfants ?
Nous sommes sans doute dans une société de l’instantané, de la vitesse, mais le temps reste un maitre absolu et nécessaire. Et ce temps doit être plus celui de la science et de son acceptation sociale, que celui d’une technologie qui s’emballe.
Dans le domaine biomédical, les aspirations du public et les besoins sont grands en matière de santé.
Il faut reconnaître qu’il y a dans ce domaine une tendance à effacer l’intérêt fondamental d’une recherche devant la pertinence médicale qu’on en attend.
Le lien entre le progrès technologique et la recherche d’amont qui l’a rendu possible est donc un fait bien établi.
Et c’est bien la valeur de cette recherche qui est en question, de sa valeur intrinsèque, et pas seulement celle de ses applications.
Rappelons-nous qu’innover, c’est ajouter de la nouveauté dans ce qui existe déjà, et que la nouveauté, seule la recherche d’amont peut nous l’apporter.
La technique pour la technique, c’est se condamner à toujours chercher une solution technique aux problèmes que la technique précédente à créés. C’est ce que nous dit l’histoire de Dédale dans la mythologie grecque.
Ce qui se passe dans le domaine de la recherche cognitive dans notre bon pays depuis des décennies, me fait douter de la volonté de toujours protéger celles et ceux qui la défendent et la font avancer. Ne tuons pas la poule aux œufs d’or !