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Femme morte « faute de soins » à Metz: ouverture d’une enquête préliminaire
METZ, 6 jan 2009 (AFP) – Le procureur de la République de Metz a ouvert une enquête préliminaire sur les circonstances de la mort d’une femme de 82 ans qui serait décédée « faute d’avoir reçu des soins » dans un hôpital de cette ville, a-t-on appris mardi auprès du fils de cette femme.
« J’ai été entendu par deux policiers envoyés par le procureur pour effectuer une enquête préliminaire sur la mort de ma mère », Yvette Kremer, a déclaré Jean-Marie Kremer, qui a déposé une plainte contre X pour « non-assistance à personne en danger » et « délaissement de personne vulnérable ».
Le procureur de Metz, Rémi Heitz, n’a pas répondu aux appels de l’AFP pour confirmer l’ouverture de cette enquête préliminaire.
Une autre plainte avec les mêmes motifs avait été déposée lundi par l’Union des familles laïques de la Moselle (Ufal) à la suite du décès de Mme Kremer, « restée samedi pendant plusieurs heures sur un brancard dans un couloir du service des urgences sans être vue par un médecin », selon sa présidente, Me Nadia Weiler-Strasser.
La direction du centre régional hospitalier Bon Secours de Metz-Thionville a démenti que le décès de Mme Kremer ait été lié à « un manque de soins ». « La patiente (…) a été examinée par un médecin qui a prescrit les examens biologiques et radiologiques nécessaires à sa prise en charge », selon la directrice générale de Bon Secours, Véronique Anatole-Touzet.
M. Kremer a qualifié d' »irresponsable voire criminel » le renvoi par l’hôpital de sa mère à la maison de retraite de Metz-Queuleu », où celle-ci séjournait et où elle est décédée dimanche. « Qu’elle soit morte aux urgences, je pourrais le comprendre. Mais pas qu’elle ait été renvoyée (à la maison de retraite, ndlr) dans l’état qui était le sien », a-t-il ajouté.
Dans un courrier, Me Weiler-Strasser a demandé au procureur Heitz s’il entendait ordonner une autopsie judiciaire, en lui indiquant que l’Ufal et M. Kremer « avaient reçu de nombreux témoignages relatifs aux carences (du CHR) depuis que l’affaire a fait l’objet d’une publicité ».
« Il est de notoriété publique que la prise en charge aux urgences à Bon Secours ne correspond pas aux exigences d’un pays moderne », a estimé dans un communiqué le Parti communiste de Metz, ajoutant que « les personnes âgées sont les premières victimes de cette situation ».
La députée (UMP) de Metz, Marie-Jo Zimmermann, a quant à elle estimé que cette affaire « posait le problème général de l’insuffisance des moyens accordés par les pouvoirs publics aux services d’urgence ».