06.01.09 – HOSPIMEDIA – Le gouvernement et les syndicats réagissent et dégagent les premiers enseignements des trois drames survenus dans les hôpitaux publics pendant les fêtes afin d’éviter qu’ils ne se reproduisent. Eric Woerth, ministre du Budget et de la Fonction publique, a estimé dimanche que l’ « hôpital a les moyens de fonctionner ». Il a déclaré, lors du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien-Aujourd’hui en France, que l’hôpital « a besoin d’une meilleure organisation », excluant toute rallonge face aux dysfonctionnements dénoncés par l’opposition et les syndicats. Une ligne de conduite épousée par Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, qui souligne qu’ « il n’y a pas de pénurie de lits de réanimation » et que « la France est le pays qui dépense le plus pour son hôpital par habitant ». Elle indique ainsi dans un interview accordée au Journal du dimanche qu’une « réunion de retour d’expérience sur la permanence des soins » sera organisée « dès la mi-janvier ». Elle y invitera « les quatre intersyndicales de praticiens hospitaliers, les huit syndicats de la fonction publique hospitalière et les représentants du Samu », précise-t-elle.
Le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs (SNPHAR) avait appelé dans un communiqué du 3 janvier 2009 à « réfléchir à ce que doit être la santé en France, avec en son centre un hôpital public performant efficient, avec des acteurs responsables mais non coupables, et heureux de travailler ensemble ». Les organisations constitutives* de la Fédération de la permanence de soins hospitalière (FPSH) se « félicitent » que Roselyne Bachelot propose de rencontrer les organisations professionnelles. La FPSH estime dans un communiqué que les drames de ces derniers jours « ne sont que le haut de l’iceberg ». Elle déclare être prête à discuter et que la ministre de la Santé « doit compter avec (eux) ». La Coordination médicale hospitalière (CMH) ne semble pas se satisfaire de cette réunion, jugée trop restreinte. C’est pourquoi elle appelle Roselyne Bachelot à « réunir dans les plus brefs délais la communauté hospitalière (syndicale, institutionnelle, représentation des malades) pour partager les données objectives des enquêtes administratives en cours, identifier les responsabilités et assurer les corrections organisationnelles qui s’imposent ». Pour sa part, le Syndicat des médecins libéraux (SML) s’étonne dans un communiqué « que la ministre de la Santé souhaite organiser une réunion sur la permanence des soins avec les médecins et les urgentistes hospitaliers mais sans les médecins libéraux ». Le syndicat rappelle que les médecins libéraux ayant créé et animant de nombreuses maisons médicales de garde et participant au tour de garde « ne comprendraient pas d’être exclus de cette concertation ». Il demande que les représentants syndicaux des médecins libéraux participent à la réunion prévue par la ministre de la Santé. Enfin, l’Union des familles laïques (UFAL) dresse un constat dur envers le gouvernement. S’appuyant sur les chiffres du bulletin hebdomadaire du 31 décembre 2008 édité par la Cellule interrégionale d’épidémiologie d’Ile-de-France (CIRE IDF), elle montre dans un communiqué qu’il y a eu en moyenne moins de décès que les années précédentes mais plus d’appels aux associations de médecins urgentistes notamment à cause de syndromes grippaux et de gastro-entérites. Pour l’UFAL c’est donc bien « la fermeture de lits existants pour cause de réduction des personnels médicaux et paramédicaux qui a entraîné l’actualité du secteur santé de la semaine dernière ». L’Union demande la tenue d’Etats généraux de la santé et de l’assurance maladie (EGSAM) pour définir la création de postes médicaux et paramédicaux dans les hôpitaux français.
R.I.
*Association des médecins urgentistes de France (AMUF), Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs (SNPHAR), Samu de France, Syndicat des médecins anesthésistes réanimateurs non universitaires (SMARNU) et Syndicat national des médecins et praticiens salariés des hôpitaux et établissements de soins privés (SYMHOSPRIV). |