Chers amis,
Cette Assemblée générale est tout à fait particulière puisqu’elle survient à la sortie du déconfinement de la population qui fut pour notre état la réponse à cette pandémie mondiale.
Le ralentissement majeur de l’économie, conséquence de la mesure de confinement, aura certainement des contrecoups sur la santé de nos concitoyens et bientôt seront inelectablement identifiées et mesurées les pathologies psychologiques déclenchées par les décisions de gestion de la crise sanitaire immense que nous venons de traverser, et auxquelles France Assos Santé aurait du être plus impliquée.
Réjouissons-nous tout de même qu’en France, le souci du maintien en bonne santé de la population ait guidé l’action des pouvoirs publics. Il n’en a pas été de même dans d’autres pays comme aux États-Unis ou la continuité de la production fut prioritaire sur l’humain.
Cependant nous, associations familiales et de patients, ne pouvons participer à une forme d’unanimisme telle que souhaitée par le Président de la République.
La gestion de la crise et ses conséquences ont montré à quel niveau de dépérissement/fragilité se situait l’État aujourd’hui. Nous avons assisté à une véritable gabegie illustrant la vacuité du gouvernement et de sa haute administration dont particulièrement les ARS.
Les masques n’arrivèrent jamais. Les respirateurs manquèrent. Les lits d’hôpitaux firent cruellement défaut. L’action politique consista à tenter de cacher l’ampleur de la catastrophe puis à s’agiter pour faire croire à une maîtrise et sérénité.
Il existait bien depuis 2011 un plan national de lutte contre les pandémies, mais toutes les justes mesures qui y étaient prévues furent impossibles à mettre en action. Une dure réalité émergea : la France n’avait ni les moyens industriels de produire le nécessaire à la protection de ses habitants, ni la capacité à s’approvisionner en urgence sur le marché mondial.
Plus de 30 000 morts en grande partie honteusement abandonnés dans les Ehpad (comme l’UFAL le dénonça dés le 22 mars), sont là pour nous rappeler combien l’organisation sanitaire fut indigne d’une prétendue grande puissance comme la France.
FRANCE ASSOS SANTÉ a maintenu pendant le confinement ses activités au service des patients grâce à la mobilisation sans faille de nombre des bénévoles et des salariés.
Nous avons ensemble dénoncé dès le mois d’avril par un communiqué de presse le cynisme des laboratoires GILEAD. Nous fûmes malheureusement très clairvoyants sur le rôle de trublion de ce laboratoire américain dans la rationalité de l’accès universel aux vaccins et traitements contre la COVID-19. Nous avons à l’occasion justement revendiqué que cesse la primauté des intérêts économiques et financiers sur le développement des technologies de santé d’autant que des financements publics sans précédent étaient octroyés. La santé n’est pas une marchandise, nous l’avons ainsi rappelé par ce communiqué d’avril.
Mais pour le fameux Monde d’après nus ne pouvons qu’être inquiets puisque toutes les mesures annoncées confirment la casse de l’assurance maladie, la gestion privée lucrative des Ehpad et la destruction des hôpitaux publics dans l’exploitation et mépris de leurs personnels.
Gérard Raymond, président de France Assos Santé a proposé récemment dans le journal « Le Monde » l’instauration d’un véritable parlement sanitaire et social au niveau des régions, indépendant du pouvoir central.
Chiche, soyons indépendants !
Refusons l’e-santé à but lucratif car elle n’est pas la solution. Nous avons besoin de personnels qualifiés et de contacts humains pour être bien soignés.
C’est pourquoi, FRANCE ASSOS SANTÉ doit continuer d’œuvrer dans l’indépendance pour remettre l’humain au centre et donc rejoindre le mouvement des professionnels de santé en premier lieu de l’hôpital public pour une sécu à 100 %, une revalorisation des salaires, un plan d’urgence pour l’hôpital public, les Ehpad et l’aide à domicile.
Je vous remercie d’aller dans ce sens !