La revendication de plus de justice sociale par les gilets jaunes est largement approuvée dans l’opinion et légitimée par les fractures sociales et territoriales de la France.
Si les problèmes soulevés n’ont rien de nouveau, l’accélération du mouvement réformateur néolibéral a mis en évidence des points de rupture dans la résilience des citoyens.
D’autant que le pouvoir actuel, dégagé des partis qui structurent notre vie politique depuis l’après-guerre, met au grand jour la sécession d’une oligarchie qui a abandonné toute notion de bien commun et d’intérêt général. Si ses intérêts ont été longtemps servis par un mouvement de communautarisation de la société, le mouvement populaire de révolte le met directement face à ses responsabilités.
Aux casseurs qui polluent le mouvement social, le pouvoir a décidé de répondre par des mesures qui portent gravement atteinte aux libertés publiques sans pour autant garantir l’ordre public. Après la loi dite « anti-casseurs » qui menace durablement le droit de manifester, voilà maintenant que le pouvoir décide de prendre le risque insensé de mettre l’armée dans les rues les jours de manifestation : potentiellement, des militaires peuvent se retrouver dans une situation d’engagement armé dans le cadre du maintien de l’ordre.
Pour sortir de la crise : la justice sociale !
Association républicaine qui fait de la liaison du combat laïque et du combat social la matrice de son action, l’Union des Familles Laïques ne peut l’accepter et rester silencieuse.
En conséquence, l’UFAL :
- demande solennellement à ce que les droits des citoyens et des familles soient garantis et à ce qu’aucune mesure ne soit prise qui mette en péril la paix sociale et les libertés individuelles et collectives ;
- exige des mesures fortes de justice sociale qui répondent véritablement aux questions soulevées par les gilets jaunes et reprises dans le Grand débat ;
- souhaite que ces mesures soient légitimées par les citoyens eux-mêmes dans la mesure où elles seront nécessairement en contradiction avec l’orientation politique du Gouvernement et l’accélération de la régression sociale à l’œuvre depuis bientôt deux ans.
Ce ne sont pas les revendications sociales qui menacent l’ordre public.
Ce n’est pas en s’en prenant aux droits fondamentaux et aux libertés publiques que le Gouvernement réglera la crise.
Il est plus que temps d’apporter la seule réponse qui respecte nos principes républicains : la justice sociale.