Les années passent et les Français sont toujours très majoritairement en faveur d’une dépénalisation de l’euthanasie1. En mai 2012, François Hollande s’est fait élire sur un programme de 60 engagements dont un (l’engagement 21) disait : « Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable […] puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité« .
Les années passent et les « affaires » se succèdent tandis que perdurent les souffrances des mourants que la médecine ne peut plus soulager.
Les années passent et l’hypocrisie persiste puisque des euthanasies sont pratiquées quotidiennement, sans garde-fous et dans l’opacité et l’inégalité les plus totales.
Les propositions de loi se succèdent au rythme de plusieurs par an, les rapports parlementaires, académiques, de commissions ou d’observatoires s’enchaînent. Le Comité national consultatif d’éthique (CCNE) a rendu son 4e avis sur le sujet.
C’est maintenant au tour d’un panel de 18 citoyens de livrer son avis après avoir auditionné les sempiternels Marie de Hennezel, Emmanuel Hirsch, Didier Sicard, Vincent Morel et bien sûr Jean Leonetti, l’omniprésent opposant au droit de mourir dans la dignité qui fit voter une loi en 2005 permettant de faire mourir de faim et de soif sous sédation les malades que sa foi catholique et son serment d’Hippocrate entendent priver de leur liberté ultime.
Et ce panel de citoyen propose l’exception d’euthanasie, une proposition déjà suggérée par le CCNE en… 2000.
Le constat est évident : on tourne en rond !
L’UFAL demande que ces tergiversations, qui n’ont pour but que de retarder sans cesse un progrès social réclamé par une très large majorité des citoyens et des familles, cessent, et que les représentants élus du peuple puissent enfin débattre d’un projet de loi fidèle à l’engagement sur lequel le Président de la République s’est fait élire. Fidèle à ses convictions laïques et à ses idéaux républicains de liberté, d’égalité et de fraternité, l’UFAL demande solennellement que la représentation nationale soit invitée à débattre et légiférer, à l’écart des dogmes médicaux et religieux, sur une liberté individuelle aujourd’hui incompréhensiblement criminalisée.
- 92 % selon le dernier sondage réalisé par l’ADMD [↩]