Alors que se développe la folle idée de fermer les services de chirurgie dans les hôpitaux publics de proximité, voilà maintenant que l’on s’acharne sur un CHU, celui de Nantes, le plus important centre hospitalier du Grand Ouest. 11 blocs sur 52 ont dû être fermés et une quarantaine d’opérations décalées, indique la direction.
La direction ose prétendre qu’elle est obligée de le faire ? en raison d’importantes difficultés de fonctionnement ? Comme si les causes devaient être trouvées hors de la politique de la dite direction et de sa tutelle !
Pour 23 infirmières manquantes pour cause d’arrêts maladie (14) et de congés maternité (9), voilà que la direction n’a utilisé que 4 agents suppléants et seulement deux recrutements de contractuels.
Pourquoi ? parce que le plan néolibéral de retour à l’équilibre a obligé l’hôpital à faire 32 millions d’économies et que la direction et sa tutelle a bien sûr utilisé les frais de personnel comme variable d’ajustement.
« Il y a eu 183 départs volontaires non compensés, le départ d’environ 400 agents contractuels en 2008 et 200 départs à la retraite non remplacés », détaille Olivier Terrien (CGT) qui dénonce un « sous-effectif chronique ». Des départs qui ont un impact sur le nombre d’arrêts maladie, analyse le syndicat. De plus, la surcharge de travail, le stress, le harcèlement moral épuisent le personnel. Conséquence : les arrêts de travail sont en augmentation de 20 % sur deux ans. L’image de l’hôpital est en chute libre, de plus en plus d’agents du CHU souhaitent aller travailler ailleurs et le recrutement devient plus difficile.
Tout cela, orchestré par le gouvernement via hier les Agences de régionalisation hospitalière (ARH) et aujourd’hui via les Agences régionales de santé (ARS) pour être appliqué par les directeurs d’hôpitaux. Dans le cas du CHU de Nantes, sa directrice vient d’être remercié pour service rendu (au néolibéralisme ou à la population qui a besoin des blocs opératoires publics ?) par une promotion d’officier de la Légion d’honneur!
La politique actuelle est le produit du processus de privatisation des profits vers les cliniques à but lucratif pour les actionnaires et de socialisation des pertes vers l’hôpital public. Les premières peuvent donc remplacer les congés maternités et les arrêts maladie et financer grassement des actionnaires avides d’un taux élevé de profit et le second est obligé de diminuer le personnel pour in fine devoir fermer des services. Inutile de dire que tout cela va accroître les inégalités sociales de santé car d’une part les cliniques privées à but lucratif pour les actionnaires ne choisissent que les clients rentables (ils ont même des logiciels pour cela!) et d’autre part le nombre de refus de soins pour cause financière (17 % en France) continuera à augmenter.
Voilà ce qui préfigurera notre avenir si nous n’arrivons pas à empêcher la casse des hôpitaux publics organisés par les technocrates néolibéraux qui nous dirigent.
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