Sans que vous soyez atteint d’une maladie mentale, il peut vous arriver, selon les circonstances de la vie, que vous ayez recours un jour à un psychologue.
Il est des situations où l’on peut avoir besoin de faire le point, de surmonter un deuil ou une situation difficile, une maladie ou un accident, de parler de ses inquiétudes quant à ses enfants ou sa vie relationnelle. Les psychologues sont formés pour vous recevoir en pareille situation.
Mais aujourd’hui, cette dimension humaine, ce respect de l’individu est de plus en plus mis à mal dans une société où la compétition et le repli sur soi deviennent la règle. Et les psychologues deviennent à présent la cible.
On tente de remettre en question leur profession, de restreindre leur liberté d’action, d’influer sur leur formation pour en faire des techniciens aux ordres d’un système qui privilégie avant tout le côté «rentable» des choses.
On veut les recruter selon des critères financiers et leur imposer des bases théoriques prédéfinies, on veut même les remplacer à terme par d’autres professionnels, un nouveau métier créé de toutes pièces, les «psychothérapeutes» qui n’ont absolument pas le même niveau de formation ni de qualification que celui exigé pour les psychologues, ni même une formation à la psychothérapie mais à la seule psychopathologie !
On démantèle le service public, on précarise leur emploi, on les reclasse en tant que techniciens.
On tente de supprimer la parole des patients qui jusqu’à présent était pris en compte par eux, que ce soit en psychiatrie, dans les services de médecine générale, dans les centres de consultation, l’Education Nationale, la Justice, la protection de l’enfance … , la toxicomanie.
Les psychologues, garants de la prise en compte de la parole du patient, de la personne en tant qu’être humain souffrant ne peuvent permettre cette régression sociale que veulent faire passer les réformes gouvernementales actuelles.
En conséquence, eux qui sont plutôt pour la facilitation des rapports humains et le respect de l’autre, ont décidé de réagir.
Ils ont lancé un mouvement de grève national le 28 janvier dernier pour garantir la liberté de chacun dans ses choix de vie.
Ils ont été reçus par le Ministère de la santé, avec une promesse de travail sur l’ensemble du dossier et si cela verra jour, ils souhaitent associer les usagers à cette réflexion.
Dans tous les cas, ils maintiendront ce mouvement jusqu’à ce que la parole de l’usager soit entendue, pour défendre le droit à l’autonomie de chacun, la prise en compte psychologique de la personne et la possibilité pour chacun d’être pris en charge avec un maximum de professionnalisme et d’éthique.