Après 43 ans de contre-réformes, on voit l’ensemble des hôpitaux en déficit, la Sécurité sociale en recul dans le remboursement des soins, tandis que les prédateurs privés de l’assurance, de la pharmacie, des cliniques à but lucratif atteignent des profits records pour leurs actionnaires.
Après les considérables bénéfices de la Générale de santé (premier groupe d’hospitalisation privée en France, dont une partie provient rappelons-le de la comptabilisation en profit des doubles paiements versés à tort suite au dysfonctionnement des caisses pivots et non encore remboursés à ce jour à l’assurance maladie), des membres de la Fédération française des sociétés d’assurance, des Instituts de prévoyance, des grandes mutuelles devenues assurantielles, voici que le marché de la dépendance des personnes âgées affiche des résultats indécents : 27,8 % pour le troisième trimestre par rapport à l’année dernière pour Noble Age (dont 10,2 % en croissance organique), 20,1 % pour Orpéa pour l’année 2009 (dont 11 % en croissance organique). A noter que leur progression se fait majoritairement en rachat et fusion-acquisition des secteurs rentables de la dépendance des personnes âgées.
L’envers du décor est le développement exponentiel des inégalités sociales de santé entre les personnes dépendantes aisées et celles qui appartiennent aux couches populaires (majoritaires dans notre pays). Le sous-financement des EHPAD publics et l’affaissement du principe de solidarité exposent les familles à des charges insupportables et provoquent des drames et des abandons.
Pour l’UFAL, cette logique financière est injuste, immorale et révoltante. De même qu’aujourd’hui, pour une forte proportion de la population, l’accès aux soins devient fonction des moyens financiers, voilà la preuve qu’il va en être de même pour les personnes âgées.
L’UFAL appelle à une insurrection des consciences pour retrouver une protection sociale solidaire couvrant sans sélection financière l’ensemble des générations.