La 18ème conférence internationale sur le sida qui s’est terminé le vendredi 23 juillet 2010 a permis d’apprendre que l’Agence nationale de recherches sur le sida (ANRS) prévoit de lancer en 2011 une grande étude en Afrique du Sud sur une population d’environ 40.000 personnes vivant dans la province du KwaZulu-Natal, randomisées en deux groupes, d’une part des villages où tous les VIH+ seront traités quel que soit leur taux de CD4, d’autre part des villages où ils le seront selon les recommandations actuelles de l’OMS (mise sous trithérapie à 350 CD4/mm3).
Cette stratégie de « Treatment as Prevention » (TasP) consisterait à traiter tous les patients VIH+ quel que soit leur taux de CD4, avec l’objectif de réduire l’incidence d’infection. Elle est considérée comme l’un des possibles outils de lutte contre la maladie dans les pays en développement.
D’après le professeur Bernard Hirschel, responsable de l’unité VIH des hôpitaux universitaires de Genève : « Les gens traités avec succès ne sont plus infectieux. Si on traitait tout le monde, il n’y aurait plus de nouvelles infections ». De plus, la population ferait l’objet d’un programme de prévention, avec notamment distribution de préservatifs et offre de circoncision pour tous.
Malheureusement, ce projet n’est toujours pas entièrement financé sur fonds publics et les promoteurs pourtant publics vont être obligés d’aller chercher le solde dans le privé. Quand on connaît les sommes qui ont servi à renflouer les banques privées spéculatrices suite au krach bancaire et financier de septembre 2008, on reste pantois. Où est l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans ce dossier ?