« Convaincu d’avoir passé à 25 pas d’une procession sans ôter son chapeau qu’il avait sur sa tête, sans se mettre à genoux, d’avoir chanté une chanson impie, d’avoir rendu le respect à des livres infâmes au nombre desquels se trouvait le dictionnaire philosophique du sieur Voltaire », le chevalier de la Barre fut condamné par la Cour de Justice d’Abbeville le 28 février 1766 avec le concours des représentants religieux et politiques (jugement confirmé par le Parlement de Paris) à avoir la langue tranché, à être décapité et jeté au bûcher. Une mort qui surviendra dans des conditions épouvantables pour le jeune homme le 1er juillet 1766.

Malgré cet événement il a fallu attendre la loi du 29 juillet 1881 pour que la notion de blasphème disparaisse totalement du droit français hormis pour les citoyens d’Alsace et de Moselle ayant dû patienter jusqu’à une loi du 27 janvier 2017 !

Si la liberté de conscience est garantie par le principe de laïcité, les membres de l’UFAL57 rejoignent les inquiétudes de leurs concitoyens constatant : une résurgence de discours complotistes et obscurantistes, qu’ils soient d’ordre religieux, politiques ou doctrinaux notamment depuis la crise sanitaire liée à la COVID19 ; un attachement à la laïcité en perte de vitesse particulièrement au sein de notre jeunesse ; et une consolidation des postures identitaires et communautaristes… dans un contexte où les attaques de fanatiques religieux de ces dernières années restent une menace.

Par cet hommage l’UFAL57 entend sensibiliser la population sur la nécessité de défendre [encore aujourd’hui]l’esprit des Lumières, ayant abouti à l’universalisme républicain reposant sur les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, seules à même de faire des citoyens libres et éclairés pour une société plus juste et solidaire.